Les limites de l'exercice de Chirac
Chirac nous avait surpris par sa détermination à ne pas s’engager dans la guerre préventive d’agression de Bush.
On retiendra, dans sa menace d’opposer le véto à l’ONU, l’émergence d’un camp qui réclame un nouveau partage du monde.
Soyons attentif sur le développement de ces contradictions.
Mais pour l’instant l’aventure est suspendue, c’est le temps des concessions et des compromis.
Comme effrayé par tant d’audace, Chirac, après son pas en avant, fait marche arrière.Première concession : accepter le survol de la France par les transporteurs d’apocalypse B52 qui vont bombarder l’Irak.Deuxième concession : après une période de grande agitation à l’ONU, un pesant silence. Pourtant une position conséquente aurait proposé au Conseil de Sécurité le vote d’une résolution condamnant l’agression et réclamant le cessez le feu et le retrait aux frontières nationales.
C’est au peuple irakien et à lui seul de décider de son avenir.Troisièmement : l’incohérence. Chirac a condamné le déclenchement de la guerre, mais il souhaite désormais une conclusion rapide au profit de son « allié naturel » les USA.
C’est accepter totalement l’acte de force contre la défense du droit.
Finalement, c’est sur le national que la position de Chirac sera du meilleur effet.
Président au rabais, ressuscité par sa campagne contre Bush, il sert de paravent à toutes les manœuvres de son gouvernement. Dans les domaines politiques, économiques, sociaux, les mesures décidées ne visent qu’à satisfaire le MEDEF contre les salariés.
Souhaitons que la montée du mécontentement se traduise par une mobilisation massive contre Chirac et son équipe.
Yves Vandrame, le 2 avril 2003