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BALLON ROUGE

En préparant les jours meilleurs
Les loups sont entrés dans PACA…

A chaque échéance électorale, le débat politique est pollué par la présence de l’extrême droite. Le discours des « politologues » sur le vote protestataire a fait long feu. Le marketing populiste, partie émergée du programme fasciste, produit des slogans qui rencontrent un certain écho dans la société. La « renaissance » de l’extrême droite ne doit rien au hasard, plus que sa force, ce sont nos faiblesses qu’elle révèle.
Mais le danger fasciste ne se réduit pas à l’audience électorale du front national. Depuis 20 ans, son poison s’est répandu dans les discours et les pratiques politiques de ses pseudo détracteurs. Entre les alliances infâmes avec certaines forces de droite, et les triangulaires qui volaient au secours d’une gauche dont les dérives exaspèrent l’électorat populaire, les stratégies politiciennes des uns et des autres ont fait un pont d’or aux amis de Le Pen.

Quand l’extrême droite constitue une menace réelle :
Depuis 98, Michel Vauzelles préside le conseil régional en s’appuyant sur une majorité toute relative puisque toute la gauche réunie ne dispose que de 47 sièges, la droite 40, les non-inscrits 3 sièges et l’extrême droite 32 sièges. Une telle assemblée ne peut être gouvernée que dans le compromis permanent avec les forces de droite qui n’hésitent pas à l’occasion à mêler leurs voix à celles d’une extrême droite qui s’est faite plutôt discrète comme pour mieux attendre son heure. Discrète, mais omniprésente dans une région où elle a déjà fait ses «preuves» à la tête de 4 villes dans 3 départements, sans oublier le transfuge Jacques Peyrat qui dirige Nice au nom de l’UMP sans avoir rien renié de son passé au FN. Les dégâts sont déjà importants, on n’a pas oublié l’assassinat d’Ibrahim Ali, et même si Toulon et Vitrolles se sont secouées après la gueule de bois, la bête n’est pas prête à lâcher prise.
Nous avons le triste privilège d’être la région qui a vu atterrir, puis s’écraser le clan Mégret. Le Pen en a fait son objectif, et mathématiquement, il y a de quoi avoir quelque inquiétude : au second tour de la présidentielle de 2002, Le Pen avait recueilli 27,69 % des voix. Aux élections régionales de 1998, le FN avait obtenu 26,52 % (avant la scission avec le clan Mégret). Même si ces résultats ne permettent pas de présager le résultat de l’élection à venir, personne ne peut considérer que le danger est écarté.

Quand l’extrême droite influence une politique… qui nourrit l’extrême droite :
Les idées portées par l’extrême droite ont irrigué d’autant plus facilement des franges importantes de la population que les partis politiques de droite comme de gauche n’ont jamais cessé de s’en inspirer :
- Les politiques sécuritaires qui se sont succédées depuis 20 ans,
- Les camps de rétention des immigrés en instance d’expulsion,
- Le refus de régulariser les sans-papiers, les expulsions et reconduites aux frontières.
- La soumission des politiques aux exigences du Medef, la liquidation des acquis sociaux, la remise en cause des retraites, l’infâme réforme des ASSEDIC, l’instauration du RMA, les privatisations, les licenciements collectifs, le chômage et la précarisation de l’emploi…
- La destruction des services publics, de l’école, du système de santé…
Après les calamiteuses années Jospin, l’offensive violente menée par Raffarin, Sarkozy et Seillère, sert de toile de fond aux notables locaux qui se plaisent à dérouler le tapis rouge à des patrons de plus en plus exigeants alors que le taux de chômage tient des records nationaux. Les plans « villes propres » succèdent aux plans « sécurité »… et le clientélisme se porte bien !
Dans ce contexte de régression sociale, le ventre est encore fécond…

Quand Le Pen sert d’épouvantail pour rabattre des voix :
Le 21 avril 2002 n’a pas consacré une victoire historique de l’extrême droite : Les voix de Le Pen et Mégret réunis n’ont pas dépassé les voix de l’extrême droite aux présidentielles de 1995. C’est l’effondrement du parti socialiste qui a constitué l’évènement essentiel du 21 avril. Mais il est plus confortable de s’en prendre aux électeurs qui auraient dispersé leurs voix, plutôt que de faire le bilan du gouvernement Jospin. La ficelle est grosse : il ne faut plus poser de questions sur l’incapacité des politiques à faire reculer la misère et la pauvreté, ne plus poser de questions sur la relégation des quartiers pauvres, sur l’overdose sécuritaire, sur la délinquance des puissants… « N’exercez plus votre sens critique, ne votez plus pour vos idées, votez pour des partis « sérieux »… sinon, vous feriez le jeu de Le Pen ».
Nous ne pouvons pas nous laisser plomber par ce chantage, l’élection régionale est un moment du débat politique, la modification du scrutin a déjà fortement réduit les possibilités de présenter des listes émergentes. Il faut combattre les partis d’extrême droite, mais pour les faire reculer durablement, il faut aussi combattre les choix politiques qui les nourrissent, il faut rassembler un large front anticapitaliste.

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