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BALLON ROUGE

Le PS est une exception politique.
Il détruit ses alliés mais se survit régulièrement.
On pourrait le qualifier de « cadavre vivant ».
Aujourd’hui n’est pas l’exception.

Dénoncé pour le bilan Jospin, quelques mois après l’humiliation de l’échec électoral, il revient avec le sourire. Il est « de retour », espérant refaire surface grâce à la mémoire courte.

Chirac et son gouvernement sont faibles, sans support solide dans l’opinion. Prenons patience estime Hollande. Notre heure va revenir. On attend, en se refaisant une santé au cours du séjour forcé dans l’opposition.

Le PS reconstruit sa terrible image du « moindre mal » qui nous conduit de déconvenues en déconvenues.

Les dirigeants rêvent que Raffarin s’embourbe dans les luttes sociales.

Quel manque de scrupules ! Quelle malhonnêteté !

Tout le monde sait, personne ne peut douter que cette gauche aurait mis quasiment en pratique une loi Fillon-bis.

Au pouvoir, Jospin n’a jamais remis en cause les mesures Balladur allongeant la durée de cotisations du secteur privé de 37.5 à 40 annuités. Ces dispositions ont introduit une division qui s’avère aujourd’hui bien difficile à surmonter.

Qui peut oublier qu’au sommet de Barcelone, Chirac et Jospin, unis se sont engagés à mettre en place les « 40 ans de cotisations et plus si nécessaire ».

Fabius a engagé une sombre réforme s’ouvrant sur des fonds de pension.

C’était une avant-première.

Il est évident que le PS est beaucoup plus proche de Raffarin que des manifestants en colère. Alors qu’est allé faire monsieur Thibaut au congrès du PS ? En plein conflit social, il eut été décent qu’il s’abstint de cette visite. Au contraire, il a été reçu triomphalement, à grands renforts de média. Il contribue à rendre un visage fréquentable à cette gauche de la droite.

Quel soutien monsieur Thibaut est-il allé chercher ?

Quel soutien monsieur Thibaut a-t-il porté à monsieur Hollande ?

Quelle stratégie conduit le secrétaire général de la CGT ?

Au minimum, il contribue à nous faire douter de la lutte actuelle. Pourquoi aucun appel à une grève générale unifiée ?.

L’alliance Hollande-Thibaut ne nous rassure pas.

Seule la vigilance des travailleurs et la puissance du mouvement des masses imposeront un développement efficace de l’opposition à la loi Fillon, par une immense unité à la base et dans l’action.

Yves et Christine VANDRAME, le 20 mai 2003