Jeudi 19 juillet :
Notre délégation est partie
ce matin d’Aubagne, en voiture, direction la frontière italienne.
Depuis quelques jours nous nous interrogeons : passerons-nous la frontière,
et combien de temps mettrons-nous ? En effet, le gouvernement italien n’a
pas hésité à suspendre les accords de Schengen, du
moins la partie concernant la libre circulation des personnes. Les fichiers
de police, eux, ne sont pas suspendus…et sont même sur-utilisés.
Cela étant, les dernières nouvelles, trouvées sur Internet
(merci attac, Samizdat et IndyMedia !) sont plutôt rassurantes : Il
y a des contrôles mais seules les personnes fichées pour des
faits d’armes antérieurs dans d’autres manifestations
sont refoulées.
12h00 – péage de La Turbie après Nice : Une dizaine de camions de gendarmerie et un canon à eau attendent les manifestants. Deux cars sont arrêtés, les soutes complètements vidées par la police française. Il s’agit des cars d’attac Montpellier, de dangereux manifestants !!!
10 km plus loin, arrêt sur l’air
de Beausoleil. La vue sur Monaco est magnifique. Cela nous rappelle des
souvenirs : Décembre 2000, sommet européen de Nice et manif
à la frontière de Monaco pour dénoncer ce paradis fiscal,
spécialiste du blanchiment de l’argent sale…
Sur le parking, un comité d’accueil d’attac 06 nous donne
les dernières nouvelles de Gênes et nous récupérons
le plan de la ville spécialement tiré pour les manifestants.
Apparemment, l’organisation sur place est au point.
Après nous être restaurés à Beausoleil, nous arrivons à la frontière. Là des cars sont à nouveau bloqués. En ce qui nous concerne nous passons sans même être contrôlés. Voilà une bonne chose de faite…
Vers 16h, nous arrivons à Gênes
– quartiers Est. Juste le temps de prendre contact avec les militants
d’attac à leur local Piazza Palermo, et nous partons pour le
RDV de la manif du jeudi.
La ville est déserte, tous les commerces sont fermés, certains
magasins sont protégés de planches de bois et les enseignes
camouflées. Ce quartier nous laisse une drôle d’impression.
Comme s’il était prévu que des affrontements aient lieu
dans ces rues. Ce quartier aurait-il été sacrifié ???
Sur le bord de la corniche, qui surplombe la foire de Gênes des containers
de bateaux ont été disposés sur deux niveaux. En dessous
sont rassemblées les forces de sécurité : 20 000 policiers
et militaires sont déployés dans la ville.
Nous arrivons Piazza di Carignano, lieu de départ du cortège
international des immigrés. Une foule immense est déjà
là. Les organisateurs attendaient 20 000 personnes, nous serons 50
000. La manifestation est joyeuse et pacifique. Dans les premiers rangs,
on reconnaît Manu Chao qui a donné un concert la veille pour
le Genoa Social Forum (organisation regroupant plus de 1 000 associations
contre le G8).
Bien avant la fin de la manif, nous quittons le cortège pour rejoindre
le Centre de Convergence Piazza Kennedy. Sur une immense esplanade, sont
installés les bureaux d’accueil des manifestants, les stands
des associations, des restaurants et une immense scène. Petit à
petit la foule arrive. On y parle toutes les langues, on échange,
un petit air de Millau flotte dans l’atmosphère…
Vers 22h00, nous rejoignons un stade au Nord de la ville, où sont
installées deux immenses tentes. La pluie qui commence à tomber
très fort, fait rentrer plus tôt et plus nombreux que prévu
les manifestants. Combien sommes-nous à dormir ici ? 1 000, 2 000,
3 000, plus ? Il est difficile de le dire, ce que je sais c’est que
c’est la première fois que je partage ma tente avec autant
de monde !!!
Vendredi 20 juillet :
C’est le jour J pour envahir la zone rouge : cette partie de la vieille ville de 4 km2 où se tient le G8. Un mur en grillage de 4m de haut fixé sur des blocs de béton, entoure entièrement cette zone. L’accès y est autorisé aux seuls habitants munis d’un laisser-passer. Ce bunker géant pour protéger les puissants est la première des violences faites aux peuples de la planète et aux manifestants de Gênes. Les manifs d’aujourd’hui visent ce mur. Certains groupes envisagent de le franchir. C’est le cas des Tute Bianche italiens ou des arghhh français.
Ce matin, avant les manifs de l’après-midi,
nous nous rendons au stade Carlini, où logent les Tute Bianche et
divers groupes issus des Centres Sociaux italiens et de Rifondazione Communista.
Ce sont essentiellement des jeunes. Les préparatifs pour la manif
de l’après-midi vont bon train : les boucliers en plexiglas
sont déjà prêts. Chacun fabrique ses protections pour
se prémunir des coups de matraques : mousse, gilets de sauvetage,
chambres à air, casques de chantier ou de moto, masques à
gaz du plus simple au plus sophistiqué.
Les Tute Bianche ont pour l’occasion ôté leurs combinaisons
blanches (synonymes d’invisibles, en référence aux sans
papiers, sans logis, sans emploi) afin de ne pas se différencier
des autres groupes. Depuis plusieurs années ils mènent des
actions de désobéissance civile sur le territoire italien.
Leurs actions sont non-violentes : ils refusent l’utilisation d’armes
(manches de pioches, projectiles divers).
A l’extérieur du stade arrivent d’autres groupes : on
reconnaît la LCR, les « Vamos », un groupe d’extrême
gauche grec,…
L’heure de l’encerclement de la zone rouge approche. Les différents groupes se sont répartis des secteurs d’intervention tout autour de la zone rouge, suivant le type d’actions menées : au Nord et au Sud, des actions pacifiques contre le mur, a l’Est, les groupes qui envisagent de faire tomber le mur, ou du moins de pénétrer de quelques mètres dans la zone rouge. Tous les groupes (associations, syndicats, partis, groupes d’affinités,…) sont unis dans le Genoa Social Forum et se sont engagés à être non-violents. En tout une dizaine de cortèges de plusieurs milliers de manifestants vont se diriger vers la zone rouge.
Après un passage au local d’attac, où nous avons pris soin de noter au feutre, à même la peau, le numéro des avocats à appeler en cas d’interpellation, nous nous dirigeons vers la Piazza Dante, sur les hauteurs de la vielle ville. Les manifestants entonnent « Bella Ciao » et « Libera Genova ». Une fanfare rythme la manif. Arrivés au mur, nous sommes plusieurs milliers. Il y a aussi des militants de Rifondazione et des pacifistes de plusieurs associations. Derrière le grillage, les forces de l’ordre sont imposantes. Nous apercevons, au bout d’une rue le Palais Ducale où se tient la conférence du G8. Certains manifestants essayent de percer le grillage. En vain. Tout est soudé. Impossible de rentrer sans engins. Des fleurs sont accrochées au grillage, attac lance des ballons et essaye en vain de faire envoler une montgolfière qui refuse de se gonfler. Même par les airs, impossible de pénétrer la zone rouge ! Malgré le pacifisme du rassemblement, les carabiniers postés de l’autre côté du grillage nous arrosent au canon à eau. Personne ne recule. Plus tard, après notre départ, le rassemblement pacifique sera dispersé aux gaz lacrymogènes et les manifestants poursuivis par des escadrons de Carabinieri suivis par des blindés. Certains seront matraqués…
Au bout d’une heure, nous décidons,
lassés, d’aller voir les autres cortèges, notamment
les Tute Bianche !
En chemin, nous apercevons de la fumée vers la Gare Brignole. Nous
apprenons par des camarades d’attac Marseille qui nous rejoignent,
que des autonomes ont traversé la partie de la ville où nous
nous trouvions 2 heures auparavant (L’Est de la ville décrit
au début du récit) et ont cassé des banques, brûlé
des voitures, érigé des barricades.
Quand nous arrivons dans le quartier touché, les dégâts
sont déjà très importants. Nous apprendrons par la
suite qu’un groupe d’anar, le Black Block, a pu tranquillement
traverser la ville, casser, incendier, ériger des barricades sans
que la police n’intervienne. Vu le nombre de flics au mètre
carré, et même si les « casseurs » sont très
mobiles, cela est troublant.
Un peu plus au Nord, nous rejoignons le
cortège des Tute Bianche. Il y au moins dix mille jeunes. A perte
de vue, nous voyons des casques. Les affrontements avec les flics sont très
violents. Alors que leur manifestation était déclarée,
qu’ils devaient atteindre le mur, et qu’ils ont suivi le trajet
négocié avec la police, ils ont été arrêtés
à 1km du but de leur manif. Nous approchons au maximum de ligne de
front Via Tolemaide. Nous apercevons les premières lignes de manifestants
avec leurs boucliers en plexiglas. Mais les flics n’arrêtent
pas d’arroser la manif de gaz lacrymogènes.
Pour l’instant notre équipement rudimentaire, lunettes de piscine
et foulard pour protéger le nez et la bouche, se révèle
assez efficace. Au moment d’une charge un peu plus violente, et plus
près, nous nous réfugions dans le hall d’un immeuble.
Nous en profitons pour soigner des manifestants qui reviennent du front.
Leur peau est brûlée par les gaz. Nos réserves d’eau
s’avèrent vite insuffisantes pour soulager tout le monde…Malgré
la violence des affrontements, l’ambiance parmi les manifestants est
très sereine. Aucune violence gratuite, aucune casse. La solidarité
est très forte. Quand les manifestants de devant sont fatigués,
ils reculent et se sont d’autres qui montent au front. Certain ont
des porte-voix pour donner les consignes ou pour appeler les secours. Quand
il y un blessé, des médecins accourent de l’arrière
pour l’évacuer vers les ambulances qui ne tardent pas à
arriver.
Petit à petit, les flics reprennent les rues et les places une à
une. Nous abandonnons la Piazza Alimonda où quelques instants plus
tard le drame aura lieu. Mais nous ne l’apprendrons que le lendemain.
Au bout de trois heures d’affrontements, les manifestants se sont
repliés vers l’Est sans jamais avoir aperçu le Mur.
En soirée, nous rejoignons le centre
de convergence. Là nous apprenons qu’il y a eu un mort : une
jeune espagnole. Plus tard on nous annonce un deuxième mort sans
plus de précisions. Un meeting s’improvise sur l’Esplanade.
Parmi les intervenants, José Bové, le seul que l’on
comprenne, dénonce la violence inouïe de la police. De toutes
les manifestations qu’il ait faites depuis Seattle, il n’a jamais
vu un tel déchaînement de haine de la part des flics. Au dessus
de nous un hélicoptère tourne à très basse altitude.
On n’entend plus les intervenants. Face à la provocation, les
gens cris « assassini ». Ce bruit d’hélicoptère
, ne nous quittera pas des trois jours.
Ce soir l’ambiance est lourde aux tables du resto. Chacun témoigne
de ce qu’il a vu dans la journée. Les témoignages sur
les violences policières et les interrogations sur les « casseurs
» alimentent les conversations.
De retour à notre stade-dortoir, une « réunion de Ballon Rouge » est improvisée sur la piste d’athlétisme. Très vite l’assistance passe de trente à trois cent personnes. Le Yves Vandrame local organise les prises de parole, trouve des traducteurs aux étrangers, fait taire les anarchistes trop fougueux…On ne comprend pas tout au débat, mais les échanges entre communistes, anarchistes, pacifistes babacool, jeunes, vieux,… sont passionnants. La violence et les stratégies de manifestation sont au cœur du débat. Malgré les désaccords, tout le monde s’entend pour dire qu’il faut une foule immense le lendemain pour la grande manif du samedi.
Samedi 21 juillet :
C’est le jour de la grande manifestation
contre le G8. Le départ est prévu à 14h00. Les organisateurs
attendent 100 000 personnes.
Le matin, la presse nous donne des informations plus précises sur
les victimes de la journée précédente. Il y a eu un
mort, Carlo Giulani, tué par balle Piazza Alimonda. Dans tous les
journaux, il y a les photos du crime. La jeune espagnole que l’on
pensait être la première victime hier, serait encore vivante,
mais dans le coma.
Nous apprendrons plus tard que le meurtrier de Carlo est accusé d’homicide
volontaire, ce qui exclut la thèse de la légitime défense.
Nous nous rendons Piazza Alimonda, où est érigée une
stèle à la mémoire de Carlo. Les journalistes sont
très nombreux. Nous déposons une fleur ainsi qu’un petit
mot.
Depuis les premières heures de la matinée, les cars arrivent par dizaines, déversant des flots de manifestants dans une ville qui porte les traces des affrontements de la veille. En route vers la manif, nous croisons une forte délégation du parti communiste grec. Vers 11h00, quand nous arrivons au bord de mer, la foule est déjà très nombreuse à se diriger vers le point de départ situé à plusieurs kilomètres. Nous attendrons la manif ici.
Dès 14h00, la tête du cortège
arrive à notre niveau. Nous resterons une bonne heure sur la corniche
à regarder défiler les manifestants venus de toute l’Europe.
Plus bas, devant la Foire de Gênes, où sont stationnées
les forces de l’ordre, nous apercevons de la fumée. Nous nous
approchons à deux et laissons les autres copains en arrière.
Criant « assassini », des jeunes manifestants affrontent les
flics. Des voitures et des magasins sont incendiés et les flics n’arrêtent
pas d’arroser copieusement aux lacrymos. La manif doit dévier
de son trajet. Au fur et à mesure que les flics avancent vers nous,
nous reculons. Certains jeunes s’en prennent au mobilier urbain. Ils
sont très vite attrapés par d’autre manifestants qui
les désarment. Lorsque la situation devient dangereuse, nous décidons
de continuer notre chemin dans la manifestation.A peine avons nous avancé
de quelques mètres que nous sommes copieusement arrosés de
gaz lacrymogènes. La foule panique. Dans le même temps, les
carabiniers chargent de tous les côtés. Impossible de s’échapper.
Dans les manifestants, il y des femmes et des retraités. Nous craignons
le pire. Nous somme complètement bloqués. Les gaz continuent
à nous tomber dessus. Nous avons les yeux, la gorge et la peau brûlés.
Nos protections ne servent plus à rien tant l’aspersion est
intense. Une personne a la présence d’esprit de casser la vitre
d’une entrée d’immeuble afin d’ouvrir la porte.
Par dizaines, nous nous engouffrons dans ce refuge inespéré.
Tout le monde tousse, se plaint de brûlures. Nous montons les étages
pour faire de la place aux autres « réfugiés ».
Le sérum physiologique (pour les yeux) et l’eau que l’on
s’envoie sur la peau permettent de calmer la douleur.
Une demi heure plus tard, on nous dit que l’on peut ressortir de l’immeuble
mais nous devons avoir les mains en l’air. Nous descendons les étages.
Dans le hall d’entrée, il y 5 carabienieri, tout de noir vêtus,
entièrement casqués et masqués qui aboient et agitent
leur matraques. Certains sont armés et nous pointent avec leur arme.
Un anglais muni d’une caméra essaie de filmer, il essuie quelques
coups de matraques . Deux jeunes, cheveux longs sont au sol, accroupis,
sous la menace d’un flic. Que sont-ils devenus ? Nous sommes fouillés
et éjectés à l’extérieur. Dans la rue,
c’est un paysage de désolation. Le quartier à été
vidé de tout manifestant. Les rue sont encore dans un brouillard
de lacrymos. Il y a eu de la casse. Des barricades barrent les rues. Nous
longeons l’immeuble les mains toujours en l’air.
Avec cette charge de police, la manif dans laquelle il y avait au moins
200 000 personnes, a été complètement coupée.
Nous remontons dans des rues désertes,
vers la Piazza Palermo, au local d’attac, afin de retrouver nos camarades.
Des convois de véhicules blindés sillonnent la ville à
toute allure. Les sirènes des ambulances et des hélicoptères
sont désormais les seuls bruits que nous entendons. Nous faisons
une pause au local de la Croix rouge, Piazza Palermo, afin de soigner une
copine blessée dans la bousculade. La gentillesse et le calme des
infirmières contraste avec la violence des flics. Un peu de repos
ne fait pas de mal !!!
Après avoir retrouver nos camarades, nous décidons de quitter
au plus vite la ville. Après trois jours, nous commençons
à saturer ! Nous apprenons que d’autres charges de flics ont
eu lieu ailleurs contre les manifestants. Nos camarades se sont enfuis par
des petites rues et n’ont pas pu continuer la manif.
Il faut maintenant traverser la ville pour récupérer notre
véhicule. C’est un spectacle de désolation. Dans leur
repli, les manifestants ont dressé des barricades. Toutes les banques
et les stations services sont dévastées, des voitures ont
brûlé. Les planches qui protégeaient les vitrines ont
été arrachées pour faire des barricades. Les carabinieri
sont partout. Très nerveux, ils tapent sur tout ce qui bouge, journalistes
inclus. Nous apercevons par ci par là des affrontements entre jeunes
et forces de l’ordre. Certains petits groupes, renversent des poubelles
pour faire de nouvelles barricades…
Enfin nous quittons Gênes.
Sur la route du retour, nous rencontrons sur une aire de service Alain Krivine,
qui comme nous, a été choqué par le déchaînement
de violence des flics italiens, mais est aussi impressionné que nous
par la mobilisation de la jeunesse. Nous partageons quelques impressions
et rentrons en France. A chaque péage, les camions de gendarmerie
(française) sont encore présents…
Nous apprendrons dans les médias
le bilan de ces trois jours : 1 mort, environ 500 blessés (dont certains
graves), des centaines d’arrestations et des scènes de torture
dans les commissariats,…
Dans la nuit le centre de presse et les bureaux du Genoa Social Forum ont
été attaqués par les flics : une centaine d’arrestations,
60 blessés, tout le matériel détruit…
L'association BALLON
ROUGE était présente à Gênes du jeudi 19 au samedi
21 juillet pour manifester son opposition au G8 et aux politiques mises
en oeuvre à l'échelle de la planète par les 7 pays
les plus puissants sans aucune légitimité sinon le droit du
plus fort.
Après le triste bilan des manifestations (1 mort, 500 blessés-dont
plusieurs parmi les manifestants dans un état très grave-
et des centaines d'arrestations), nous dénonçons la stratégie
de provocations et de violence mise en place par l'État Italien avec
la complicité ou le silence des 7 autres États présents
:
- Les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes dans l'Union
Européenne, suspendus pendant plusieurs jours.
- Des cars de manifestants arrêtés pendant des heures, vidés
et fouillés complètement par les polices françaises
et italiennes à la frontière.
- Des manifestants expulsés d'Italie sans raisons objectives.- Un
centre ville (la zone rouge) entouré d'un mur de 4m de haut pour
protéger les puissants du reste du monde.
- Des rues barrées en dehors de la zone rouge par des empilements
de containers de bateaux et des barrages de carabiniers.
- Une ville vidée de ses habitants (et des ses commerçants!).
- 20 000 policiers et militaires pour protéger 8 chefs d'État.
- L'utilisation de véhicules blindés.
- Des hélicoptères survolant la ville à basse altitude
24h/24.
- L'infiltration et la manipulation de certains mouvements par la police
afin de pousser des manifestants dans une spirale de la violence.
- L'attaque systématique de manifestants désarmés au
canon à eau et aux gaz lacrymogènes.
- Le tabassage régulier des manifestants, y compris les plus pacifistes.
- L'utilisation d'armes à feu face à des manifestants désarmés.
- L'attaque, samedi soir, des locaux de la presse et des organisateurs du
contre-sommet : une centaine d'arrestations et soixante blessés.
Berlusconi et son gouvernement annoncent la couleur : Les méthodes
employées par l'État Italien relèvent du fascisme.
Au lieu d'éviter la violence, la police n'a pas cessé de la
provoquer.
La manifestation du samedi 21 juillet (entre 200 000 et 300 000 personnes)
annonce une résistance grandissante.
Par ailleurs, les dizaines de milliers de jeunes présents à
Gênes sont l'espoir de voir naître un large mouvement contre
toutes les injustices à l'échelle de la planète.
Notre mondialisation est la mondialisation des luttes et de la solidarité
des peuples
Le vieux monde est malade. Le rêve d'un monde meilleur commence à
germer.
Lundi 23 juillet 2001