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BALLON ROUGE

En préparant les jours meilleurs

Comment un grain de sable comme Ballon Rouge, peut-il prétendre avoir un point de vue sur la lointaine Europe ? Comment un groupe de base si peu influent, peut-il se faire entendre au delà des « frontières»?

Quand les militants du début du XX ième siècle essayaient de communiquer de Marseille à Dunkerque, l’exercice n’était pas facile et prenait beaucoup de temps.

Aujourd’hui, d’Aubagne à Gènes la diffusion de l’information et l’échange d’opinions sont rapides. Plus d’obstacle, sinon l’absence de détermination politique….

Et il n’a pas été plus laborieux d’organiser des rencontres régulières avec nos amis italiens de Ligurie que de développer dans notre région des liens avec des groupes prônant l’alternative politique.

Nous nous découvrons si proches dans nos interrogations et nos attentes que les frontières deviennent un frein archaïque à l’approfondissement de notre démarche. Il n’est pas du tout contradictoire d’être concerné par ce qui se passe chez soi et au delà de l’horizon, car du local au global, il s’agit d’un même combat.

L’Europe politique est une construction urgente à réaliser. L’Europe institutionnelle y contribuera peut-être…

Mais l’édification repose surtout sur des réseaux transnationaux et des liens à la base.

Les peuples européens unis vont bouleverser le rapport des forces. C’est pour l’éviter que les pouvoirs dominants voudraient s’en tenir à construire une zone économique rentable, sans liens solidaires entre les peuples.

A nous de déjouer ce piège !


Communiqué Italo-français. Après la rencontre du 8 mai 2004

" La 3° Rencontre franco-italienne, co-organisée par l’Association pour la Rénovation de la Gauche (ARS, Imperia), Ballon Rouge (Aubagne) et l’Association Pour une Alternative à Gauche (Alpes-Maritimes) , sur le thème : " Après leur échec en Espagne et en France, combattre les droites en Europe : quelle alternative à gauche ? " s’est déroulée avec la participation de plusieurs invités, parmi lesquels les Amis de la Démocratie, les Alternatifs, le PCF, le courant " Nouveau Monde " du PS.

La discussion, assez ample, s’est organisée sur la base de deux textes préparatoires ; elle a permis d’informer l’assemblée des mobilisations pour la paix et pour la défense des droits démocratiques et des acquis sociaux, et de l’articulation entre ces mobilisations, en France, en Italie et en Europe.

De nombreux intervenants ont souligné l’inadéquation entre les gauches de chaque pays, que ce soit sur le plan programmatique ou culturel ou sur un plan organisationnel , et la nécessité d’élaborer une forte expression politique pour le monde du travail , conjuguant orientation politique alternative et participation institutionnelle.

Le but des trois associations organisatrices est de prolonger l’initiative de cette 3° Rencontre franco-italienne et sur la base des priorités suivantes :

- le renforcement de la mobilisation contre la guerre en Irak, pour le retrait des forces d’occupation, pour l’isolement de l’administration Bush et de ses alliés, pour la paix, contre la guerre préventive et pour l’affirmation du droit international, en particulier dans le cas de la question palestinienne selon le principe " deux peuples, deux États " et dans le respect des résolutions de l’ONU ;

le développement de l’information sur le caractère inacceptable du projet de traité constitutionnel adopté par la " Convention Giscard " l’été 2003, afin de permettre la construction d’une Europe de la démocratie et de la citoyenneté de résidence, une Europe sociale et autonome des États-Unis ;

la désignation d’une coordination permanente italo-française, avec comme première tâche la préparation de la 4e Rencontre franco-italienne à l’automne 2004 sur le thème :

" Quels rapports entre mouvements sociaux , forces politiques et démocratie active ? ".


Europe et Cie

Pour sa très grande gloire, Pharaon fit bâtir une pyramide. Bien plus tard, la chrétienté érigea ses cathédrales. Aujourd’hui, les maîtres de l’économie construisent l’Europe.

Dès la fin du XVIII° siècle, liguée, l’Europe de l’Ancien Régime s’est opposée à la contagion révolutionnaire. Cette opposition s’est poursuivie tout au long du XIX° siècle, avant que ne triomphe, contre l’aspiration du prolétariat à l’émancipation universelle, le nationalisme et les affrontements meurtriers subséquents.

A la suite de la seconde guerre mondiale, en 1951, la Communauté du Charbon et de l’Acier a tenté de transformer ces productions de puissance et de guerre en armes de la paix et a réintroduit l’Allemagne dans le concert des nations. En 1957, la Communauté Economique Européenne a créé l’union douanière, la politique agricole commune et le système monétaire européen. Elle va petit à petit étendre son champ géographique et se renforcer : élections européennes au suffrage universel direct (1979), convention de Schengen (1985), Acte unique (1986), traité de Maastricht (1992), euro (1999), etc. Bref, un espace, qui se veut à l’abri de l’immigration, où circulent les marchandises, l’argent et les ressortissants.

Utilisée dans tous les pays par les gouvernements successifs pour justifier leurs politiques de transformations sociales au détriment des travailleurs, l’Europe est, depuis son origine, une construction de ces mêmes gouvernements au service des intérêts économiques dominants. Les différents lobbies œuvrent dans le même sens tant à Bruxelles que dans chaque capitale. De fait, dans chaque pays, les mêmes politiques (contre les chômeurs, contre les retraites, contre les protections sociales en général) se retrouvent avec, comme objectif commun, le modèle anglo-saxon. Rien d’étonnant, dans ces conditions, que les institutions européennes soient si opaques et si peu démocratiques.

De plus, la politique volontariste menée par la bourgeoisie les trente dernières années a généré la mondialisation de l’économie. Celle-ci ne permet plus d’imaginer une Europe indépendante des USA et concurrente, ni une Europe préservant un Etat social.

Est-ce inéluctable ?

C’est ce que tentent de nous faire avaler le patronat et ses porte-parole, les gouvernants. Hélas, cela continuera le temps que le mouvement ouvrier, le mouvement social mettront à s’organiser pour briser cette logique. A l’heure de l’internationalisation de plus en plus rapide et généralisée des capitaux, l’internationale des travailleurs est à l’ordre du jour. Son programme toujours d’actualité est simple : le renversement de la dictature du capital, l’instauration de la démocratie ouvrière, l’émancipation des travailleurs. Les altermondialistes en sont les précurseurs, les luttes de résistance qui ont été menées ces dernières années en Europe en sont les premiers signaux.

Il est probable que, dans de nombreux pays, les élections des députés au parlement européen fassent apparaître un refus de participer à ce simulacre de consultation démocratique. Il est possible, aussi, que les choix opérés soient directement issus des débats nationaux et reflètent le désaccord profond des populations avec les politiques sociales menées au nom de l’Union Européenne.

De façon significative, la « constitution » européenne, qui s’apparente plus à une Charte qu’à une Constitution, devrait être adoptée après ces élections sans que les citoyens européens soient consultés ! Or, ce texte porte la définition d’un espace politique qui serait, par nature, voué au développement du capitalisme et à la perpétuation du salariat débarrassé de ses acquis sociaux et de ses organisations de lutte.

Il est urgent de se battre contre l’adoption de ce texte et pour la création d’organisations de masse qui soient en capacité de s’opposer radicalement à l’Europe du capital.

Michel Bonnard, le 3 juin 2004


VIVE L’EUROPE MAIS NOUS NE SOMMES PAS DUPES !!!

Nous vivons une expérience exceptionnelle : l’intégration de pays européens de développement inégal, dans une union qui appelle à dépasser le cadre national.

C’est un bouleversement majeur à contre courant des processus historiques du 20ième siècle pendant lesquels ces pays se sont déchirés.

Nous sommes désormais plusieurs centaines de millions face aux même adversaires, posant les mêmes revendications, appartenant à un espace commun, au delà de la langue, des traditions, des coutumes nationales.

Ce processus d’intégration est une chance inouïe pour le mouvement anticapitaliste, si nous parvenons à réorganiser et unir la classe ouvrière au niveau de l’union européenne.

Vive l’Europe ! Mais nous ne sommes pas dupes !

L’ironie de l’histoire veut que les bourgeoisies européennes aient contribué à briser le carcan de l’état nation. Cette construction est à leur service. L’espace économique a été organisé en fonction de leurs intérêts. Les peuples sont soumis à cet ordre.

Le système n’est pas amendable, seuls des bouleversements profonds peuvent modifier la nature de l’espace européen.

Les projets de transformation révolutionnaires dans un seul pays n’ont plus de sens, mais l’union des peuples au niveau européen peut rendre ces transformations crédibles dans le nouvel espace.

Les déficits politiques, sociaux, culturels sont immenses.
Il faut d’urgence ne plus subir les événements et contribuer à faire évoluer l’union dans une voie plus pacifique démocratique, sociale et écologique.

L’union européenne fluctue entre l’opposition, la conciliation et la soumission avec les USA.

Les intérêts stratégiques créent des contradictions majeures entre ces deux puissances. La lutte pour la paix et le respect du droit international affirmeront l’indépendance européenne face à la domination planétaire US. Il faut aller vers une politique extérieure unique et une armée européenne.

Cela impose aussi de combattre les habitudes d’ingérence, loi du plus fort, les chasses gardées coloniales, notamment la France en Afrique.

La coexistence pacifique doit être la règle et il faut fonder les relations économiques sur le principe de l’égalité et des avantages réciproques.

Les progrès des moyens de communication et de déplacement imposent le principe de la libre circulation des personnes à opposer à l’odieux espace dit de Schengen, symbole de la citadelle assiégée fermant les yeux sur les misères qui l’entourent et qu’elle contribue à développer.

La construction européenne doit s’appuyer sur une influence grandissante des peuples.

La démocratie donnera un sens réel, une dynamique à la vie de l’union. Nous en sommes très éloignés.

Le parlement européen doit détenir le pouvoir législatif. Il doit être élu au suffrage universel à la proportionnelle intégrale dans les 25 pays.

Tous les citoyens vivant dans l’espace européen, quelle que soit leur nationalité doivent voter.

La commission et le conseil européens doivent être soumis à ses décisions.

On ne peut attendre plusieurs décennies pour y parvenir, c’est maintenant que ces règles élémentaires de fonctionnement démocratique doivent s’imposer.

L’Europe d’aujourd’hui souffre d’un déficit social.

Il est aussi le produit du déficit politique et du rapport des forces dans la lutte des classes.

Il faut bien identifier dans les luttes les cibles nationales et européennes. Où sont les pouvoirs ?

Les bourgeoisies européennes s’opposent à l’unification des lois et règlements, cela marquerait trop clairement les centres de décision à attaquer.

La confusion entretenue par nos gouvernants vise à fourvoyer les mouvements sociaux.

Poser aujourd’hui la revendication du programme social européen est un progrès. Elle signifie que l’Europe commence à devenir une réalité dont les peuples vont s’emparer.

Il faut unifier les lois fiscales, les lois du travail, les lois sociales en prenant comme référence l’élément le plus positif au niveau de l’union.

En priorité, il faut imposer la lutte contre le chômage, la pauvreté, les inégalités sociales, des maux majeurs qui touchent tous les peuples d’Europe.

C’est en plaçant au centre de notre projet politique des exigences sur ce front, que l’unité politique va se construire.


Pour lutter contre le vide démocratique et le déficit social, il s’agit donc avant tout de développer des forces politiques portant un vrai projet alternatif anticapitaliste et antiproductiviste. Le chantier est vaste !

Le projet de constitution dite « Giscard » est non amendable et inacceptable.

Il exprime la défense unique des intérêts capitalistes.

Elire le parlement européen quelques semaines avant que ce projet ne soit adopté est ridicule. La seule démarche démocratique aurait été de faire vivre un grand débat européen et de soumettre cette constitution à référendum, puis d’élire le parlement européen à l’issue de cette période déterminante.

Pour les élections du 13 juin, nous proposons de soutenir les listes favorables à une construction européenne fondée sur une véritable alternative anticapitaliste et antiproductiviste.

Christine et Yves VANDRAME


L’Europe : un club de privilégiés ?

Hier la France tenait un rang dans le monde industriel, ce n’est plus le cas aujourd’hui, nos politiques de droite comme de gauche n’ont pas les compétences pour maîtriser l’économie et par ce fait, créer de l’emploi.

Certes, on peut toujours prétendre que l’on peut remplacer les emplois industriels par des emplois de service mais je pense qu’à long terme, ça ne tiendra pas, en effet, qui paiera la main d’œuvre du tertiaire s’il n’y plus d’industrie ?

Ouvrir en grand les portes de la mondialisation sans placer des garde fous pour éviter les délocalisations est une erreur grave qui aura pour conséquence, non seulement le chômage, mais également une arrivée massive de marchandises à bas prix produites dans les pays asiatiques - ce qui est déjà largement le cas aujourd’hui - mais notamment produites par les nouveaux pays de la communauté européenne où la main d’œuvre est d’un coût largement inférieur à la notre, ce qui aura pour conséquence de développer le chômage, en France, en Allemagne …

Il faut préserver l’équilibre entre pays de la CE pour que la misère ne se délocalise pas à son tour, que la richesse reste là où elle est produite tout en développant le système du vase communicant.

La balance de la justice économique doit être plombée pour éviter les dérapages afin que le capitalisme pur et dur ne soit pas le fer de lance de la devise :

« Marche ou crève » par ailleurs, nous ne devons pas oublier que de nombreuses entreprises en situation critique sont recapitalisées avec l’aide des banques conseil qui au passage perçoivent des agios fort élevés, voire scandaleusement élevés et que le PDG touche un « golden parachute » aussi élevé que les pertes de l’entreprise, alors que les employés n’ont que les yeux pour pleurer !

Dans ce cas, la justice est toujours absente, aussi curieusement que cela puisse paraître !


Bernard Chandelier

BALLON ROUGE N° 77
juin 2004
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